Évangile selon Luc 21, 25-36

Jugement dernier (1500, Hieronymus BOSCH)
Jugement dernier

(1500, Hieronymus BOSCH)
Cultes du dimanche 21 novembre 2010
Temples Réformés de Jouy-en-Josas et Viroflay (78)

Lire le texte biblique : Luc 21, 25-36

Prédication :

Dimanche prochain commencera le temps de l’Avent, un temps joyeux où l'on se prépare à l'événement de la naissance de Jésus, la venue dans notre monde du Messie, le fils de Dieu.

Dans cette perspective de joie et de bonheur, choisir ce texte pour aujourd'hui peut paraître un peu surprenant. Ce passage de l'Évangile selon Luc a pourtant été choisi l'année dernière pour le premier dimanche de l'Avent.

A première vue, ce texte fait plutôt peur, il nous plonge dans un déluge de mots effrayants : les signes, l'angoisse, le bruit, la mer, les flots, la terreur, les hommes expirant, les cieux ébranlés... que de catastrophes annoncées!

En effet, ce récit de l'Évangéliste Luc fait partie de la famille des écrits dits « apocalyptiques ». Le mot « apocalypse » est utilisé à tord dans notre langage courant comme synonyme de catastrophe, de fin du monde, de fin des temps, de fin de l'humanité.

Or, dans la Bible, l'apocalypse est une révélation de la vérité de Dieu, une manifestation de ce qui nous est invisible, un dévoilement de ce qui nous est caché, une instruction de ce qui nous est inconnu. Le récit apocalyptique n'est donc pas à entendre comme une prophétie de malheurs, mais plutôt comme une vision annonçant les signes avants-coureurs de la venue du royaume de Dieu. Ainsi, l'apocalypse n'est pas l'aboutissement de l'ensemble de toutes les plus grandes détresses de l'humanité, mais elle représente la plus grande espérance divine surpassant toutes nos détresses humaines!

A travers ces paroles d'apocalypse, Jésus nous décrit la venue du royaume de Dieu, mais il ne nous dit pas QUAND il viendra, il nous dit juste COMMENT il viendra. En effet, dans la version de ce même récit dans l'Évangile selon Marc, Jésus précise bien que « Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul. » (Marc 13, 32). Nous sommes donc dans l'incapacité de prédire le moment de cet événement.

Par contre, c'est à nous qu'il revient de discerner les signes que Dieu nous montre à travers les éléments de sa création, comme le soleil, la lune, les étoiles, la terre, la mer, le ciel, et bien sûr les humains. Oui, toute la création de Dieu participe à la venue de son royaume! Avec comme manifestation ultime, la venue de son Fils dans la puissance et la gloire de Dieu. La venue du royaume de Dieu est un acte de Dieu lui-même, elle est un nouveau commencement, elle est sa nouvelle création, une création dans laquelle il nous invite à entrer. Cette création est le projet que Dieu veut pour nous, un projet à la fois déjà là et encore à venir.

Dans la perspective de ce royaume de Dieu tout proche, déjà là et encore à venir, Jésus s'adresse à chacun d'entre nous. Il nous exhorte à espérer, à veiller, à prier et à être fort.

- Espérer :

Par son message, Jésus nous encourage, il nous accompagne dans notre vie. Il nous montre que Dieu reste toujours à nos côtés, qu'il y a de l'espérance pour notre avenir! D'ailleurs, Jésus nous exhorte à nous redresser, nous qui avons naturellement tendance à nous replier sur nous-mêmes, à nous recroqueviller sur nos propres soucis. Il faut nous débarrasser de tous les fardeaux, sous le poids desquels nous nous courbons, et que nous avons accumulés tout au long de notre vie.
Jésus nous exhorte aussi à relever la tête : arrêtons d'incliner la tête à chaque fois qu'une difficulté se présente à nous. Il ne faut jamais renoncer et baisser les bras, car Jésus nous promet que notre délivrance est proche. C'est donc en nous redressant et relevant la tête que nous pouvons vivre dans l'espérance de sa venue.

- Veiller :

Jésus nous appelle à rester éveillé, à ne pas nous assoupir, à rester vigilants et lucides. Curieusement, il nous avertit de prendre garde à nous-mêmes, car le danger ne vient pas des autres, mais d'abord de nous. Pour chacun de nous, le véritable danger est de s'assoupir dans ses savoirs et ses acquis, de se complaire dans son individualisme, de se conforter dans son indifférence face aux problèmes environnants. Au contraire, nous devons faire preuve de fraternité, en marchant à la rencontre des autres, en leur tendant la main, en ayant une conduite responsable dans notre société. Et tout cela, en n'oubliant pas de redécouvrir sans cesse le message de l'Évangile de Jésus-Christ et de le transmettre à ses prochains.

- Prier :

Jésus nous exhorte à prier, et surtout à prier à tout moment. Prier, c'est reconnaître que nous avons besoin de Dieu. C'est se savoir porté par la bienveillance de Dieu. C'est vivre dans la confiance et dans l'amour de Dieu en Jésus-Christ. C'est être dans la paix avec soi-même, avec Dieu, et avec les autres.

- Être fort :

Jésus nous encourage à être fort et courageux devant les épreuves présentes et à venir. Et lorsque nous les traversons, il nous faut avoir la force de ne pas plier devant elles. Quoiqu'il arrive, il faut toujours tenir bon et rester ferme dans notre foi en Jésus-Christ.

Voilà donc les recommandations que Jésus nous adresse : toujours espérer, veiller sans cesse, prier à tout moment, rester fort. Alors nous pouvons vivre debout dans l'espérance de sa venue, et dans l'attente du projet que Dieu a pour nous, c'est-à-dire son royaume déjà là et encore à venir. Ses recommandations résonnent d'autant plus fort dans nos cœurs, que nous entrons bientôt dans le temps de l'Avent. Ce temps où nous nous préparons à recevoir le Messie, celui qui vient au monde pour nous sauver. Sa venue est le signe que le royaume de Dieu est déjà présent dans notre monde et dans nos vies.

Amen.
Christophe